Dimanche 13 décembre.
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Le lendemain de l'opération (le 11 déc), tout s'est très bien déroulé. Après un bon déjeuner complet, incluant les 4 groupes alimentaires (la preuve sur la photo), j'ai fait quelques pas jusqu'au fauteuil et m'y suis installée quelques minutes. Il faut dire que ca prend des techniques pour se déplacer, s'asseoir et se lever étant donné que je n'ai plus vraiment de muscle d'abdomen inférieur et que j'ai une plaie fragile. Mais on trouve ses propres façon de faire! |
12 décembre.
Cette journée-là, je vais m'en rappeler longtemps! (même si, honnêtement, je préférerais l'oublier!!).
Je dois vous donner un peu de contexte. Lorsque je me suis éveillée suite à l'opération, on m'avait installé un cathéter pour m'injecter moi-même les anti-douleurs au besoin à l'aide d'un bouton-poussoir. J'avais donc le contrôle sur la quantité et la fréquence des injections de médicaments.
Mauvaise idée.
TRÈS mauvais idée.
Car je l'ai utilisé de façon, disons...un peu trop obsessive. Dès que je sentais une parcelle de douleur, je ne prenais pas de chance, le bouton se faisait aller! Je n'ai jamais attendu de voir quel genre de douleur j'avais, ni quelle intensité elle aurait été si je l'avais laissé se pointer. J'avais peur d'avoir mal et je me disais : bah. Pourquoi avoir le moindre mal? Une petite 'shot' et c'est réglé, on n'y pense plus!
Ouin....et bien j'ai frappé un mur le samedi matin. Je n'avais pas dormi de la nuit car j'avais maintenant une nouvelle coloc qui elle, était branchée à un bruyant appareil pour l'aider à s'oxygéner. Oubliez les bras de Morphée, je ne m'y suis jamais retrouvée!
Je me suis mise à me sentir un peu nauséeuse et lorsque l'infirmière est venue à 7AM me donner mes 3 tylénol, mon corps m'a littéralement défendu de les prendre. Le message était plus que clair : il n'y avait pas un iota de ma personne qui désirait un tant soit peu ces médicaments. C'était terminé. Je ne toucherais plus au bouton d'anti-douleur, et je ne prendrais plus une seule tylénol (d'ailleurs, je n'en ai toujours pas pris depuis et en effet, je n'ai jamais retoucher au bouton!).
La journée a été cauchemardesque!!
Je levais à peine le dossier de mon lit, de quelques degrés seulement, et les nausées s'emparaient de moi.
C'était IN.SU.POR.TA.BLE.
Dès que je parlais, j'avais des haut-le-coeur (croyez-moi, je ne parlais pas fort!!)
Dès que quelqu'un me parlait, la concentration que cela me demandait me donnait le tournis!
Et ne me parlez pas de l'arrivée de mes plateaux de déjeuner, dîner et souper (car oui, cela a duré toute la journée!). Beurk!!!
Je n'ai jamais vécu une expérience aussi épouvantable quant à mon état de santé.
JAMAIS.
C'était insoutenable, je n'arrivais même pas à visualiser quelque chose de positif, d'agréable (au diable les pensées positives, j'étais rendue bien trop bas dans mon esprit pour trouver quoi que ce soit!).
J'écris tout cela et j'ai l'impression de le revivre. J'en ai presque le tournis!
Je me suis retrouvée si dépourvue, si impuissante! En plus, j'avais un de ces mal de dos étant donné que ca faisait des jours que j'étais couchée. Je n'avais pas de position. Et je ne pouvais même pas m'asseoir étant donné les nausées. Et ma mère et mon beau-père qui étaient là, également impuissants, me mettant une débarbouilette d'eau froide sur le front (ce qui soulageait temporairement).
J'ai atteint le plus bas que j'ai vécu dans ma vie du côté de ma santé.
Je sais, il y a beaucoup de gens qui vivent bien pire, et sur une bien plus longue journée! Mais pour moi, c'était le summum. J'en ai pleuré d'impuissance. De découragement. Je ne voyais plus le bout de cette histoire. C'était la noirceur. Jamais je n'avais vécu ça.
On a finit par me donner des gravols en intra-veineux qui m'ont complètement assommée (oui, ça, mon corps était ok pour le prendre!). J'ai dormi un bon 2 heures pour me réveiller en bien meilleure condition. Mon corps était encore très intoxiqué de tous ces médicaments, mais au moins, j'avais retrouvé mes esprit, je sentais la faim et bonne nouvelle : je pouvais m'asseoir dans mon lit (je suis même allée marcher dans le corridor!!).
Vous rappelez-vous de votre journée du 12 décembre? Il faisait un temps absolument magnifique. Le ciel était bleu mur à mur. Et je me souviens d'avoir pensé : 'dire qu'il y a des gens dehors qui prennent une belle marche dans le Vieux, qui dégustent un repas dans un de ces petits restaurants de la rue St-Jean, qui sirotent un café, qui prennent du soleil....'
Peu importe ce que vous faisiez, soyez-en reconnaissants. Dites-vous que chaque minute de santé qui vous est offerte est un cadeau de la vie. Et je dis bien 'UN CADEAU'. Ce n'est PAS ACQUIS.
Je sais qu'on sait tous cela.
Mais cette journée-là, ca m'a frappée tellement fort.
Rien n'est acquis.
La vie n'est pas acquise.
Notre santé n'est pas acquise.
Et on ne sait pas quand le vent changera de direction.
Jeudi matin.
10 décembre 2015.
7H15AM
USA (ca, c'est l'Unité des Soins Ambulatoires. Non, c'est pas les 'states'. Si seulement!!)
Donc, comme une habituée des lieux et des chirurgies, je repasse par les mêmes étapes que le jeudi précédent : remise de mon tit pot d'urine du matin, prise de sang, installation de mon bracelet, quelques questions à répondre (incluant : 'Etes-vous enceinte?' Euh...Sure. Dans le dernier mois, j'avais juste ca en tête, le truc qu'il faut faire pour avoir des bébés!!)
Et tout comme la semaine précédente, on retourne au nucléaire (là, je vous épargne les détails, vous connaissez mes impressions à ce sujet). Par contre, cette fois, je demande à voir les 'photos' de ces ganglions sentinelles. Ca m'intrigue de leur voir la binette avant qu'ils ne soient retirés lors de l'opération.
Ils sont deux, les petits vlimeux. Je les regarde sur le moniteur et je me dis 'Vous deux, vous êtes bien mieux d'être top shape!'.
Retour aux USA d'où je repars en civière pour le bloc opératoire. On me place juste à la porte du 'Bloc 30', on me met mon tit chapeau et là, une série de personnes passent me voir avec des questions et des présentations ('Moi, je suis l'anesthésiste, moi la pneumologue'). Bref, encore plein de nouveaux amis!
Mon onco sort de l'opération en cours et me dit qu'ils sont en train de refermer la plaie de la patiente et ce sera mon tour ensuite (ouch!). Un moment plus tard, la patiente sort juste à côté de moi, complètement endormie, et INTUBÉE! C'est de ca que j'aurai l'air lorsque je sortirai? Intubée avec des tuyaux? Aie. C'est un peu 'freakant'!
Et là, les portes s'ouvrent pour moi (après, bien entendu, que la salle ait été nettoyée). C'est mon tour d'entrer en scène, mais c'est vraiment pas pour jouer une comédie!
Tout en m'introduisant une aiguille dans le bras, l'anesthésiste m'explique comment va se passer 'l'endormitoire'. J'en profite pour lui demander comment, techniquement, ca peut ben marcher c't'histoire de me geler tellement fort que je ne vais rien sentir lorsqu'ils m'ouvriront l'abdomen (je pense que j'essayais de gagner du temps moi là!)
Non mais, disons-le: faut que ce soit franchement puissant! Il m'explique que le produit va en quelque sorte mettre la partie de mon cerveau qui contrôle les nerfs à off.
Ca fait du sens.
Et là, il me dit : dans 15 à 20 secondes, tu vas t'endormir (ca sonne comme Messmer). Il me demande de penser à quelque chose d'agréable et de positif (aucune idée à quoi je me suis mise à penser : je sentais une sensation d'engourdissement dans les mâchoires. Comme si le liquide était rendu là dans son chemin, juste avant d'arriver à mon cerveau). La dernière chose que j'ai entendu, c'est 'à tantôt!'.
Pis là, pu rien.
Pu rien jusqu'à mon réveil à la salle de réveil. C'est dans la douleur que je me suis éveillée. Ca faisait mal. Très mal. Heureusement, Céline Dion était là pour calmer le tout (je vous le dis! Céline Dion m'a donné de l'anti-douleur. C'est pas les drogues qui me font dire ca, l'infirmière s'appelait réellement comme ca!)'. Très sympa d'ailleurs. Quand la douleur est partie, j'étais super éveillée, j'avais de la jasette. J'étais contente que ce soit fait. Mon onco est venue me voir et m'a dit que la chirurgie avait 'full bien été'. Elle était hyper satisfaite. Alors comme le dit le proverbe 'Oncologue heureuse, patiente heureuse' (ben en tout cas, moi, je dis ca!)
J'ai dû demeurer dans la salle de réveil presque 2H30 de plus car ils ont vu quelque chose par rapport à mon coeur et devait envoyer mon sang au lab pour s'assurer que tout été ok avant de m'envoyer à ma chambre. Pas de panique! Tout était bien beau.
Imaginez par contre l'inquiétude de ma mère et de mon beau-père qui étaient sans nouvelle de moi depuis tout ce temps! Ils appelaient aux 15 minutes pour savoir si j'étais à ma chambre. Et le truc, c'est que l'administration aux chambres ne peut pas dire si on est encore au bloc ou à la salle de réveil puisque l'administration ne fait que...l'administration aux chambres! Mme Céline m'a offert le téléphone pour que je les appelle moi-même pour leur dire où j'en étais (méchante surprise de ma mère qui répond à son cell et qui m'entend, très réveillée, en direct de la salle de réveil!).
FINALEMENT, arrivée à ma chambre vers 19H30 au 9eme étage. Dans l'aile, il n'y a que 2 lits par chambre. Et pour ma première nuit, je n'ai pas de coloc. C'est parfait!
Très rapidement, l'endormitoire m'a pris (sans anesthésie cette fois!) et je suis rapidement devenue complètement paf.
Je m'endormais avec l'esprit tranquille : l'opération était officiellement faite, terminée et derrière moi.
ENFIN!!
Voici les belles jambières avec lesquelles je me suis réveillée et que j'ai portées pendant 36 heures. |
Je suis devant mon écran et l'inspiration ne vient pas aussi naturellement que d'habitude pour écrire ce billet. Sûrement parce que j'ai l'impression que tout ce que j'ai à dire, c'est une répétition de la semaine passée.
Sérieux, je vis présentement un copier/coller!!
Par chance, je suis bien entourée à Thetford Mines. Mes amis et ma famille m'ont permis de passer une semaine au-dessus du seuil de l'exaspération et de l'impatience et ce, tout en préservant ma santé mentale et mes cheveux (parce que je me suis parfois retenue pour ne pas me les arracher tous!).
Je mentirais en disant que je dors comme un bébé et que j'ai été totalement zen cette semaine. J'ai parfois dû faire des efforts presque surhumain pour me ramener dans le moment présent.
Et pour y rester.
Mais quand j'y étais, la paix revenait. Rien de mieux que de s'arrêter et d'apprécier ce qui nous entoure. C'est vraiment efficace!
C'est fascinant à quel point il est possible de contrôler nos humeurs, nos peurs et nos émotions au gré de notre volonté. Pour cela, il faut d'abord prendre conscience que nos idées noircissent, que notre humeur s'assombrit. À partir de ce moment où l'on réalise ce qui se passe, c'est notre choix de s'enliser davantage...ou de prendre les moyens pour remonter à la surface. Pas toujours facile, surtout cette semaine, mais en bout de ligne, je m'en suis pas trop mal sortie!
L'hopital m'a m'appelée tout à l'heure et je dois y être demain matin à 7H15. Je suis la 2ème sur la liste d'invitée au bloc opératoire, ce qui veut dire que l'opération aura lieu vers 9H30-10AM. Et cette fois, ce sera la bonne!
Je connais déjà toutes les étapes par lesquelles je devrai passer (j'ai quand même eu une pratique la semaine passée!) alors assez facile de me préparer à la partie 'pré-opération". Pour ce qui est de l'opération elle-même, je me répète sans cesse que de toute façon, je dormirai (thank god!!). Reste à voir comment se passera le réveil, mais en étant sous sédatif, cela se passera sans aucun doute très bien.
Avec tous les encouragements que j'ai reçus (j'ai quand même un lampion qui brûle à la Cathédrale St-Paul à Londres - merci Dino! -, mon partenaire d'affaire au Japon a invoqué les Dieux japonais - supposément très efficaces pour la guérison- sans compter les bons mots de tous, les appels, les textos, les courriels), je pourrai continuer mon cheminement des prochaines semaines avec confiance. Car même si je serai seule sur la civière demain et même si, en fin de compte, c'est mon combat à moi uniquement, le fait de savoir que j'ai tout ce support et cet amour qui me sont destinés me donne une force qu'il ne me serait pas possible d'imaginer.
Comme la gratitude est l'une des meilleures armes contre la peur et l'anxiété, j'en profite pour remercier encore une fois tous ceux qui me supportent de quelques façons que ce soit et ce, du plus profond de mon coeur.
Ca y est, je me sens déjà mieux!
PS: Les nouvelles des prochains jours seront communiquées sur ma page facebook 'lavieselonjulie'!
Sur la photo, c'est moi. Moi, le 3 décembre, 14H45, Vieux-Québec. |
Bon. Si vous insistez...
Revenons en arrière.
8AM jeudi matin.
Réveil dans ma confortable chambre d'hotel. Je suis prête. Je me sens d'attaque. Je suis zen et calme. Petit tour sous la douche avec mes fameuses éponges antiseptiques: j'en ressors plus aseptisée que jamais!
9AM.
Arrivée à l'hopital, à l'unité des Soins Ambulatoires.
Après une prise de sang, on me met mes beaux bas et on me dit que je dois aller au Nucléaire pour une radio (ca, c'était pas prévu!) avant de procéder à la chirurgie, et ce, afin d'identifier le ganglion sentinelle.
Euh...de quessé???
Ici, ça mérite une explication. L'idée avec cette radio est d'injecter un liquide faiblement radioactif (ca, je connais!) dans la région où on a enlevé la tumeur (un seul mot pour décrire ces 4 piqûres dans la région en question : OUCH!!!!). Le ganglion qui drainera le plus de ce liquide sera identifié par un colorant et retiré lors de l'intervention chirurgicale pour être analysé en laboratoire et voir si le cancer l'a atteint.
En d'autres mots, on veut identifier le boss des ganglions (le ganglion sentinelle). S'il est atteint, alors les chances sont que toute sa bande de ganglions soit également atteinte. Dans ce cas, on devra parler de radiothérapie.
Si par contre le big boss est tout beau, alors on pourra déduire que les autres sont également en pleine forme. (Non mais, on en apprend des choses!).
Donc, après quatre injections pas plaisantes et 30 minutes d'attente pour faire les photos de radiologie, je me retrouve de nouveau à l'unité des Soins Ambulatoires. Il est près de 11H30AM déjà. J'ai une chambre et un lit, alors je m'y installe en attendant qu'on vienne me chercher...et on attend...et on attend (faut pas oublier que j'ai ni mangé et ni bu depuis le souper de la veille : ca commence à gargouiller dans mon ventre!!).
Vers 13H30, une civière vient me chercher pour se rendre au bloc opératoire (Yé! Un tour de civière!). Je fais mes au revoir à ma mère et à mon beau-père, que je reverrai dans 5 à 6 heures, à ma sortie de la salle de réveil.
J'ai une petite frousse qui me traverse, mais je reprends rapidement mes esprits en me disant que sous peu, je serai endormie et je n'y verrai que du feu!
Arrivée au 3eme étage, on m'installe à la porte du bloc opératoire, on me met un beau tit casque en tissus sur la tête et on me couvre d'une couverture toute chaude qui a l'effet de presque m'endormir! Et là, j'attends...j'attends...
Il y a des délais.
Alors on me déplace dans la salle de chirurgie d'un jour pour que ce soit moins 'plate' d'attendre.
En effet, plutôt que d'être seule dans un corridor, je suis entourée de nouveaux amis en jaquette.
Et là, devinez ce que je fais?
Oui, j'attends...
Vers 14H20, je vois mon oncologue arriver dans la salle, avec un air un peu découragé. Elle me dit qu'elle n'a pas une bonne nouvelle. À cet instant, je me dis : ca y est, mon ganglion Big Boss fait des siennes et le petit tabarouette n'est pas en bon état!! (bon. C'était une hypothèse impossible puisqu'il n'avait été ni retiré, ni envoyé au lab encore...mais toutes sortes d'idées nous traversent rapidement l'esprit dans ces situations!).
Elle me confirme que la mauvaise nouvelle n'a pas rapport avec moi (OUFFFFEE!!!) et qu'elle devra passer encore un bon deux heures avec la patiente qui est présentement sur la table d'opération et qu'on devra reporter ma chirurgie à jeudi prochain.
Ma première pensée va alors vers cette femme sur la table d'opération qui dort et qui présente un imprévu. J'espère alors que ce n'est pas trop grave!!!
Mon onco me dit qu'elle comprend parfaitement si je suis fâchée et déçue.
Fâchée? Pas du tout!! Je m'imagine être à la place de cette femme et ce que je voudrais le plus, c'est que mon onco-chirurgienne-gynéco (oui, Dr Sebastiennelli est tout ça en même temps!) prenne tout le temps qu'il faut pour bien faire son travail! On parle tout de même d'un être humain!
Déçue? Oui, un peu, c'est bien certain. Mais vous savez, dans la vie, il y a de ces évènements qu'on ne peut contrôler et pour lesquels tout ce qu'on peut dire c'est 'C'est ça qui est ça!' et l'accepter. C'est ce que j'ai fait. Ma docteure semblait encore plus déçue que moi à dire vrai (elle est vraiment hyper sympa en passant et elle est extrêmement professionnelle. Je suis reconnaissante que ce soit entre ses mains à elle que mon cas se soit retrouvé et s'il faut attendre une autre semaine, et bien soit!)
On m'a donc offert des petits biscuits et un jus de pommes (j'étais affamée!!). Je me suis rhabillée et comme si de rien n'était, je suis ressortie de l'hopital. Je ne pouvais pas croire que je repartais tout simplement comme ca.
Imaginez la tête de ma mère et de mon beau-père lorsque j'ai cogné à la porte de la chambre d'hotel!!!! Ca valait tout l'or du monde! J'ai alors appelé mon frère qui, en entendant ma voix, a laissé passer une fraction de seconde de silence et d'hésitation avant de dire 'Euh...Est-ce que tu m'appelles de l'au-delà??. Trop drôle!!
On a donc annulé la nuit à l'hotel et nous sommes redescendus à Thetford.
Je me dis que lorsque j'arriverai à l'hopital jeudi prochain, j'aurai une impression de déjà vu et je serai alors bien plus que prête!!! (Sauf pour le nucléaire que je devrai refaire. Impossible pour moi de m'habituer à ces piqûres dans cette région...RE-OUCH!!).
C'est vrai que je pourrais me dire qu'aujourd'hui, en ce vendredi, n'eut été de cet imprévu, tout serait déjà fait. Et que jeudi prochain, lorsque j'irai sur la table d'opération, j'aurais en fait dû être en convalescence à la maison. Mais ce n'est pas le cas. Ce n'est pas le cas, car un imprévu incontrôlable est survenu. Et lorsque ce genre d'imprévu arrive, tout ce qu'on peut faire, c'est de se dire :
C'est ça qui est ça!!
Bon. Là, j'ai hâte. J'ai hâte d'enfin arriver à l'hopital. Hâte qu'on m'emmène dans la salle d'opération. Hâte qu'on m'endorme profondément, et qu'on la fasse, cette chirurgie. J'ai hâte de me réveiller et de dire : 'Quoi? Déjà?' et de me rendormir aussitôt à cause des calmants et autres drogues.
Oui, j'ai hâte.
De toute façon, il faut que je passe par là, par cette opération. Alors aussi bien régler ça au plus vite.
Je suis à l'Hotel Vieux-Québec, à quelques pas de l'Hotel Dieu. Je vais passer d'un Hotel à l'autre dans les prochaines 24 heures.
Je vais passer d'une vie à l'autre aussi : la vie Avant et la vie Après.
Juste entre les deux, il y a ce petit vide, ce petit trou noir que je devrai traverser. Un STOP à faire avant de changer de direction et de poursuivre ma route.
Donc, je serai à l'hopital pour au moins 3 dodos. Je vais l'avouer, je compte beaucoup sur les doses de sédatifs pour passer à travers les prochains jours. Pour cette raison, je vous le confirme tout de suite : je N'ÉCRIRAI PAS de billet sur mon blog pendant mon séjour là-bas. Ne comptez pas sur moi. Trop risqué. Non. N'insistez pas.
Donc encore quelques heures et j'y serai! J'ai fait mes devoirs : j'ai acheté des bas antiembolie (de chics bas qui 'factilitent le retour veineux dans les membres inférieurs' pour prévenir la formation de caillots - c'est sérieux ces bas-là!).
J'ai aussi acheté des éponges antiseptiques pour la douche de ce soir et celle de demain (ca, c'est pour diminuer les risques d'infection). Et très important, bien nettoyer le nombril (oui, vous avez bien lu!)
Je ne suis pas stressée.
Pas nerveuse.
Pas encore...
Il faut dire que j'ai recu tellement d'encouragement, de support, de témoignages! Et ce, autant de la part de mes proches que de parfaits inconnus. C'est une sensation incroyable que de se sentir aussi bien entourée. autant physiquement que virtuellement. J'en profite pour remercier tous ceux et celles qui ont contribué à me donner encore plus de force pour passer à travers ce qui s'en vient. Des conseils, des suggestions et beaucoup d'amour!
J'en suis très reconnaissante.
Bon. On la fais-tu, cette opération???!!
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